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Suite à la mort de Jean NOLLE, PROMMATA II a été, régulièrement, sollicitée par des petits paysans pour la diffusion de matériel moderne à traction animale dans le monde. Nos paysans français ne pouvaient rester sourds à ce qui les avait amenés à la création même de l'association, ainsi dès 2002, des missions de paysans ont été réalisées dans différents pays1 et l'action internationale de PROMMATA a été intégrée à son objet. Les modalités de ce domaine d'intervention très particulier de l'association ont été précisées en 2007 avec l'établissement d'une charte des missions internationales établissant l'objectif à l'international de former à l'utilisation et la fabrication de Matériel Agricole Moderne A Traction Animale, de développer et de consolider des ateliers de fabrication, pour que tous les petits paysans dans le monde puissent avoir accès, dans leur pays et à moindre coût, à du Matériel Agricole Moderne A Traction Animale soit :
un matériel fabriqué et réparable sur place
un matériel modifiable en fonction de leurs besoins
un matériel dont ils maîtrisent l'utilisation,
un matériel qui respecte leurs pratiques culturales tout en leur offrant la possibilité de les modifier, de les faire évoluer et de créer ou d'accéder à de nouvelles pratiques culturales.
1Avec comme bailleur principal la Fondation Un Monde Par Tous de 2003 à 2015
Il avait sillonné le monde, nous n'en sommes pas aussi loin, mais l’association a déjà réalisé des missions directes au Maghreb (Algérie, Maroc), au Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger), ainsi qu’à Madagascar, en Ukraine, en Afghanistan ... à découvrir dans les pages suivantes !
Le plan général d'intervention de PROMMATA pour le lancement de l'utilisation de la traction animale moderne par les paysans d'une zone et la mise en place d'ateliers de fabrication locaux s'effectue généralement en 4 phases correspondant à 4 missions.
• 1ère phase : Évaluation, transfert de technologie et de savoir-faire, formation des paysans pilotes. 6 à 8 jours
Cette première mission est fortement axée sur la pratique par des démonstrations et la formation des paysans à l’utilisation des outils et à l’attelage des animaux et si possible la mise en place de parcelles pilotes. Cela sous entend que du matériel à traction animale moderne est déjà sur place soit en provenance de nos ateliers soit en provenance d’un atelier partenaire (exemple PROMMATA Burkina).
Elle a pour but de :
Évaluer l'intérêt et de la sensibilité des paysans à la Traction Animale Moderne : matériel et techniques existants, relation aux animaux, habitudes de menage, intérêt et questions face au matériel et techniques présentées ;
Mettre en adéquation les possibilités techniques (matériel et techniques de culture) avec les besoins locaux ;
Étudier la faisabilité de la fabrication locale du matériel : visite des ateliers, vérification des disponibilités des matières premières (sections de métal) ;
Évaluer le potentiel humain : s’assurer de personnes ressources pour la continuité du projet tant au niveau des paysans et/ou techniciens futurs formateurs à l'utilisation, que des artisans pour la fabrication et des structures locales (existantes ou à créer) pour la durabilité de l'implantation technique, son évolution et sa diffusion.
Mener une réflexion avec les acteurs (opérateurs, bailleurs et population locale) sur la question de la durabilité du projet notamment la durabilité financière en autonomie par rapport aux bailleurs extérieurs au pays ;
Démonstration et formation des villageois à l’utilisation de la Kassine et des attelages
• 2ème phase : Consolidation, transfert de technologie et de savoir-faire formation des paysans pilotes et des personnes ressources.
Faire le point avec les premiers utilisateurs du MAMATA sur les difficultés causées par les changements que le projet engendre ;
Faire le bilan des parcelles témoins mise en œuvre lors des démonstrations ;
Consolidation des paysans ;
Formation des personnes ressources identifiées lors de la première phase à l'usage du matériel et des techniques et à leur transmission.
Les programmes de formation sont établis en fonction des besoins spécifiques mais concernent le travail du sol avec le MAMATA, la culture sans labour, l’utilisation, l’élevage, les soins et les équipements des animaux de trait en particulier les ânes ...
• 3ème phase : Mise en place d’ateliers de fabrication
Cette phase doit être anticipée par les partenaires locaux. A partir de l’étude de faisabilité de la fabrication abordée en phase 1, il faut avoir sélectionné des ateliers en capacité de produire et avec lesquels les paysans sont prêts à travailler. Toutes les formes d’organisations sont envisageables du moment que les ressources techniques et matérielles sont présentes. La disponibilité de la matière première et des circuits d’acheminement doit être garantie avant la mise en place des formations.
Vérification de la capacité des ateliers et de la qualité de la matière première ;
Formation des artisans métallier-soudeurs ;
Réalisation des premiers matériel.
Les programmes de formation sont établis en fonction des besoins spécifiques mais concernent la fabrication standardisée des outils (gabarits, plans).
Comme pour la formation des paysans, dans l’idéal, la formation devrait avoir lieu à l’atelier en Ariège. Si cela n'est pas possible un formateur de France ou du Burkina Faso peut venir. Dans tous les cas, les plans, ainsi que les notices de fabrication sont transmis sur format papier avec des conseils du formateur. Un kit de gabarit est envisagé, accompagné d'une formation par vidéo. Un formateur du Burkina Faso peut venir en mission dans les pays de l'Afrique de l'Ouest.
• 4ème phase : Consolidation et validations des acquis sur place, ajustements, agréments
L’objet de cette étape est la finalisation du transfert des savoir-faire, dernière marche avant l’autonomie du projet, porté dorénavant totalement par les acteurs locaux
• Atelier(s) :
Finaliser le ou les ateliers si nécessaire ;
S’assurer de la qualité de fabrication des premiers porte-outils fabriqués par les ateliers ;
Délivrer les agréments et valider la diffusion.
Ces deux points s'effectuent auprès des ateliers identifiés et formés lors des précédentes phases. Les ateliers dont la production est non conforme seront mis de côté.
• Utilisation du matériel :
◦ assister et consolider les paysans utilisateurs ;
◦ assister et consolider les formateurs agricoles (en les intégrant dans le processus de consolidation des paysans) ;
◦ vérifier les conditions de diffusion du matériel.
Des phases supplémentaires correspondent si nécessaire à des missions de consolidation, de création de nouveaux outils, de réponses à des problèmes et dans tous les cas à la collaboration au sein du réseau.
En effet, à ce stade, la pérennité du projet n’est pas forcément acquise quels que soient les éléments d’évaluation. De nombreux facteurs peuvent freiner, voir saborder la bonne volonté des pionniers ; aussi, des missions de suivi peuvent être nécessaires afin de seconder les acteurs locaux, le temps pour eux d’installer les réelles conditions de stabilité en inscrivant, dans leurs habitudes, les nouvelles pratiques et en les divulguant dans leur propre pays.
En consultation et téléchargement libre, voici un livret explicatif des méthodes de traction animale et des conseils pour une bonne utilisation de cette dernière. Bien qu'orienté vers l'Afrique de l'Ouest avec un accent mis sur la traction âsine de la kassine, les considérations ici présentées peuvent être adaptées de partout. Il est destiné aux producteurs et à leurs organisations, mais aussi aux formateurs, aux coopérants, membres des ASI/ONG (Association de Solidarité Internationale / Organisations Non Gouvernementales), confrontés à ces problématiques de développement durable dans les agricultures paysannes.
(fichier de téléchargement disponible sous le sommaire)